Home 

 Contact 

 Search 

 Sitemap 

 Help 

 NL 

 FR 

  

 


 


La chimie

facilite la vie

 

maîtrise les risques

soutient le développement durable

pratique le Responsible Care

L'industrie chimique en Belgique
Les affiliés de Fedichem
Fedichem et ses sections
Service presse
Publications
Sites web utiles
Agenda
Job Square


Background Information: Les dioxines et PCB dans la chaîne alimentaire


Bruxelles, le 24 juin 1999 - Les développements récents de la problématique de la contamination de la chaîne alimentaire par des dioxines et/ou PCB amènent Fedichem à résumer quelques éléments-clés du débat relatif à cette contamination et à relativiser les risques réels encourus par la population. Le signal d'alarme donné - fort heureusement - par les poulets, très sensibles à l'action des dioxines, met en lumière la nécessité de mieux contrôler notre filière alimentaire mais nous invite à éviter de sombrer dans la diabolisation de substances émanant tant de phénomènes naturels que d'activités humaines.

1. Les dioxines ont été suspectées dans un premier temps. Mais que sont les dioxines et quel est leur degré de toxicité?

1.1. Les dioxines ne sont pas des produits chimiques fabriqués mais des sous-produits organiques (hydrocarbures aromatiques polyhalogénés) émanant aussi bien de phénomènes naturels que de nombreuses activités humaines. Il s'agit en fait d'une famille de 210 molécules différentes, composées de carbone, d'oxygène, d'hydrogène et de chlore. Elles se forment spontanément, entre 250 et 700°, dans des réactions "parasites" d'oxydation, notamment lors de combustions et de certains processus industriels. Elles sont détruites avec certitude au-dessus de 1100°.

Il est aujourd'hui communément admis, par les scientifiques et les toxicologues, que le taux global d'émission de dioxines est en diminution en Europe et que les quantités produites sont relativement faibles : quelques kilos par an, en Europe. L'industrie chimique ne contribue que très peu à l'émission de dioxines dans l'environnement (à peine 0,01% - source : VITO, 1999 (Vlaamse Instelling voor Technologisch Onderzoek)).

Parmi les principales sources, citons certains processus industriels ferreux et non ferreux (environ 1/3), les incinérateurs de déchets ménagers et hospitaliers insuffisamment équipés (environ 1/3), le dernier tiers provenant de multiples sources telles que les incendies, le chauffage individuel, le trafic automobile, l'incinération domestique de déchets et la combustion de bois (y compris nos barbecues du week-end) ou de cigarettes.

1.2. Parmi les 210 dioxines et substances assimilées identifiées (75 dioxines ou PCDD et 135 furanes ou PCDF, généralement toutes appelées dioxines), seules 17 PCDD présentent, à des degrés divers, les caractéristiques qui combinent trois propriétés particulièrement indésirables :

·                     une très grande stabilité chimique, ce qui les rend peu (bio-)dégradables et donc rend difficile leur élimination par l'organisme, en cas d'ingestion; leur "demi-vie" est de sept ans;

·                     une affinité pour les matières grasses ("lipophilie") qui, à cause de leur faible élimination, en favorise l'accumulation dans les organismes et dans la chaîne alimentaire;

·                     une conformation particulière qui leur donne la faculté de se substituer, à la manière d'une fausse clé, dans une multitude de processus de régulation cellulaire.
Cette faculté de substitution se produit à des doses très faibles et entraîne chez l'animal une série de perturbations toxiques importantes : cancers, effets sur la reproduction, sur l'immunité, peut-être sur le développement neurologique (notamment la capacité d'apprentissage). Les espèces animales - et particulièrement les poulets - y sont en général plus sensibles que l'homme. La sensibilité particulière du poulet a permis de déceler rapidement la contamination des aliments.


Dans l'espèce humaine, les seuls effets avérés sont des phénomènes cutanés sévères (chloracnés), observés lors d'expositions accidentelles, suite à des accidents industriels, dans les années '50 - '60.
La dernière exposition majeure fut celle de Seveso en 1976. Les résultats des études menées sur les populations exposées sont relativement contradictoires.

Si le suivi épidémiologique, entre 1976 et 1991, des habitants de Seveso, n'a pu révéler d'augmentation significative des décès, cancers, troubles du système immunitaire et malformations congénitales, certaines études plus récentes (Prof. Bertazzi, Université de Milan) suggèrent une fréquence accrue de certains cancers. Il est toutefois à noter qu'il s'agit ici d'expositions accidentelles extrêmes, sans aucune mesure avec celles dont il est question dans l'affaire des aliments contaminés. Ces effets sont donc improbables aux niveaux d'exposition habituellement rencontrés par la population.

1.3. Les mesures prises par le Gouvernement ont été dictées par une application très stricte du "principe de précaution". Etant donné le contexte précité, Il n'y a cependant pas lieu de s'inquiéter outre mesure; l'intoxication alimentaire potentielle n'ayant duré que quelques semaines, des séquelles sont improbables.

En effet, comme l'a affirmé Paracelse, au 16me siècle déjà, c'est la dose qui fait le poison. Pour que les effets indésirables observés chez l'animal se manifestent chez l'homme, il faut que la quantité totale accumulée par l'organisme dépasse un certain seuil. Les autorités sanitaires (de l'Organisation Mondiale de la Santé - OMS) estiment que ce seuil n'est pas atteint tant que l'exposition, sur une longue période ne dépasse pas une contamination de 1 à 4 picogrammes de dioxines "TEQ ou équivalent Seveso" (cette notion est expliquée au point 1.4.), par jour, par kilo de poids corporel (c'est ce qu'on appelle la dose journalière acceptable - DJA), soit de 70 à 280 picogrammes pour un adulte de 70 kilos. Divers autres seuils, plus ou moins élevés, sont régulièrement cités dans la presse et dans des études scientifiques mais ceux de l'OMS font autorité en la matière.

1.4. Parmi les 210 dioxines et furanes identifiées, une seule, la dioxine de type 2,3,7,8 TCDD est classée par l'IARC (International Agency for Research on Cancer, une division de l'Organisation Mondiale de la Santé) comme substance cancérigène pour les humains. Comme elle est mille fois plus toxique que la moins toxique des 17 dioxines précitées, on évalue la toxicité d'un "cocktail" de dioxines, grâce à un système de pondération dont le résultat donne une "toxicité-équivalent-2,3,7,8 TCDD" ou TEQ. Les analyses menées par le Comité scientifique désigné par le Gouvernement belge ont démontré la présence, dans certains poulets, de "cocktails" de dioxines allant jusqu'à 900 picogrammes TEQ - ou millionièmes de millionième de gramme - par gramme de matière grasse. Ces quantités sont certes très largement supérieures, pour ceux qui en ont mangé, à la consommation quotidienne moyenne habituelle mais ne prêtent pas à conséquence puisque la durée d'exposition a été -fort heureusement - très limitée.

1.5. L'affinité des dioxines pour les matières grasses explique pourquoi l'alimentation - et particulièrement les aliments gras comme la viande, le lait (y compris le lait maternel), le jaune d'oeuf, les fromages, etc. - constituent la principale source d'exposition pour l'homme. Une propriété fait heureusement défaut aux dioxines : à la différence des bactéries, virus et autres prions qui font, à coup sûr, des dizaines de milliers de victimes de par le monde, via la contamination des aliments et de l'eau, elles ne prolifèrent pas.

1.6. Si le principe de précaution peut être invoqué, il importe donc de le mettre en balance avec un autre principe, tout aussi important : le principe de proportion entre l'importance du problème et les mesures prises pour y faire face, faute de quoi les effets réels des mesures prises risquent d'entraîner des conséquences plus dommageables que les effets du problème initialement mis en lumière. Ainsi, selon les estimations de deux médecins de la Communauté flamande qui ont suivi de près la problématique, l'ingestion - accidentelle - d'un kilo de viande contaminée correspondrait environ à la dose de dioxines ingérée - à ses risques et périls - par une personne de 70 kg fumant un paquet de cigarettes par jour, pendant environ neuf mois, sans compter les autres substances toxiques inhalées.

1.7. En résumé, il faut donc consommer avec prudence mais sans céder à la panique et surtout, à terme, mieux contrôler notre chaîne alimentaire, pour éviter la répétition de tels accidents.

1.8. Les données analytiques, récemment publiées par le Comité scientifique désigné par le Gouvernement belge mettent en cause les PCB, en tant que source réelle de la contamination.

Les PCB (polychlorobiphényles) ont été très fréquemment utilisés, durant plus de 40 ans, dans de nombreuses applications industrielles, dont les isolants et liquides de refroidissement dans les transformateurs électriques. La plupart de ces applications ont été limitées dans l'Union Européenne dès 1976. La production et la commercialisation ont été interdites en 1985. Exception: les PCB utilisés dans les transformateurs existants ont été autorisés jusqu'en 2010, date à laquelle ils seront définitivement interdits. Dans l'intervalle, leur élimination s'effectue progressivement.

Tant au cours de leur fabrication que de leur utilisation, les PCB utilisés comme isolants et liquides de refroidissement sont contaminés par d'infimes quantités de furanes (polychlorodibenzofuranes ou PCDF). Les analyses effectuées par le Professeur Patrick Sandra de l'Université de Gand et étudiées par le Comité scientifique révèlent en effet, outre des PCB, essentiellement des traces de composés de furanes, très similaires à celles citées dans la littérature portant sur les dérivés de PCB.

Les configurations analytiques rencontrées sont tout à fait différentes de celles résultant des procédés de combustion normale qui génèrent les dioxines et les furanes.

Les symptômes développés par les poulets, à la fin du mois de janvier et en février, semblent être identiques à ceux cités par la littérature scientifique sur les expérimentations en laboratoire de PCB. Ces substances sont beaucoup plus faciles à repérer, lors des analyses et donc plus facilement "traçables". Leur présence permettra vraisemblablement de faciliter la recherche de l'origine réelle de la contamination des farines animales, pour laquelle diverses hypothèses sont aujourd'hui émises.

S'il n'est pas prouvé que les PCB provoquent des cancers chez l'homme, ils sont cependant toxiques et peuvent causer des problèmes de santé, généralement réversibles.
Dans de nombreuses parties du monde, les réticences à utiliser des incinérateurs à haute température - la seule méthode totalement sûre pour détruire les PCB - a mené à l'accumulation de stocks de PCB "déclassés". Ce stockage entraîne le risque qu'une partie des stocks soit éliminée illégalement.

Fedichem, le CEFIC (Conseil Européen de l'Industrie chimique) et Euro Chlor (l'association européenne des producteurs de chlore), soutiennent la position de l'Union Européenne visant à supprimer et à détruire les PCB et invitent les autorités régulatrices internationales à accélérer ce processus afin de réduire considérablement le risque d'autres accidents majeurs de contamination d'aliments comme celui qui vient de se produire en Belgique".

Informations:
Daniel Verbist, tél. 02/238.99.91, e-mail:
dverbist@fedichem.be
Dirk Clotman, tél. 02/238.97.51, e-mail:
dclotman@fedichem.be
Claude Klein, tél. 02/238.97.37, e-mail:
cklein@fedichem.be